top of page

EDITO

La genèse

C'est à l'initiative de la soprano Clara Inglese, membre des Musiciens du Sablon et co-fondatrice de l'asbl Lettres en Voix, que le Festival a vu le jour en 2020 lors d'une première édition virtuelle, avant de prendre racine dans l'une des églises les plus importantes de la capitale bruxelloise, Notre-Dame des Victoires au Sablon. Incontournable, cette église gothique est dotée de deux orgues, de tribune et de nef, qui accompagnent chaque week-end et depuis un vingtaine d'années une équipe de musiciens professionnels dans un répertoire composé en lien direct avec le temps et les fêtes liturgiques, en attestent notamment les oeuvres magistrales de Jean-Sébastien Bach (cantates, passions,...) ainsi que la majorité du répertoire pour orgue.

La rencontre entre musique et littérature

au coeur de l'actualité

Depuis sa création, le Festival Lettres en Voix est caractérisé par la rencontre entre l’art musical et l’art littéraire. Chaque édition présente une thématique qui permet à ces arts de dialoguer et de s'enrichir mutuellement. L’année 2024 a pris un tournant avec les nouvelles élections européennes et, pour la première fois en Belgique, le scrutin a été élargi aux jeunes âgés de 16 ans. Le thème de cette 5e édition a été choisi en écho à cette actualité : « Hymnes ! »

 

Lettres en Voix conçoit une programmation orientée vers les réflexions que l’Europe peut encore susciter aujourd’hui auprès de tout citoyen, ainsi que des adultes de demain. Parmi ces réflexions, se posent de grandes questions, qui tendent à réinterroger l’avenir en termes de diversité, d’engagement citoyen, de dialogue.

 

À ces questions, nous pensons que le langage universel de la musique peut encore apporter aujourd’hui des réponses, restant un vecteur d’unité autant dans la polyphonie, la choralité, que dans l’expression des voix. Nous pensons également que la création, parce qu’elle tisse ce lien entre la voix et la démocratie, actualise les paroles et les discours pour repenser et dire l’avenir, et permet, par les actions qu’elle suscite, de prendre sa place dans la cité.

 

À travers la voix de porte-parole, dont les projets de création musicale et littéraire permettent l’existence, c’est enfin le lien entre l’individu et le collectif qui continue d’ouvrir les débats, d’élargir les horizons, d’enrichir les points de vue et de nourrir les valeurs sur lesquelles une nation, un état, une alliance de peuples peut majoritairement et démocratiquement décider de continuer de construire la société.

 

Estelle Mathey, présidente de l’Association Lettres en Voix, et Clara Inglese, directrice artistique du Festival Lettres en Voix, ont convié cette année trois invités d’honneur belges, que le public a l’occasion de découvrir à plusieurs reprises au sein de la programmation : l’autrice et slameuse Julie Lombé, l’auteur Jean Jauniaux et le compositeur Adrien Tsilogiannis.

La création musicale 

Les voix des écrivain.e.s, musicien.ne.s, performeur.euse.s et compositeur.ice.s se croisent et éveillent une sensibilité et une curiosité nouvelle dans cette interaction entre la musique et la littérature. Une composante importante du festival est la création musicale, avec une pièce commandée chaque année à un.e compositeur.ice.

 

Cette année, la soprano Clara Inglese interprète en création mondiale une œuvre inédite d’Adrien Tsilogiannis avec l’Ensemble Sturm und Klang, dirigé par Thomas Van Haeperen, lors du concert d’ouverture du Festival au Parlement bruxellois. Le texte sublime à l’origine de la partition est une création originale de l’auteur belge Jean Jauniaux.

 

Cette soirée donnera l’occasion de découvrir quatre autres hymnes composés par les compositeur.ice.s, Max Charue, Baudouin De Jaer, Gaëlle Yerneaux et Sarah Wéry sur des textes écrits par des classes de 3e, 4e, 5e et 6e secondaires, issues de trois écoles bruxelloises (l’Athénée royale Jean Absil, l’Athénée des Pagodes, l’Athénée Robert Catteau), une école du Brabant Wallon (Lycée Martin V à Louvain-la-Neuve) et une école du Hainaut (l’Institut Saint-Joseph à Châtelet). Ce projet a fait l’objet d’une création mondiale en avant-première, à huis-clos, au Parlement européen en mai dernier et le festival accueille donc ces nouveaux hymnes européens lors d’une toute nouvelle création publique, avec la participation inédite de la slameuse Julie Lombe, rejointe par la performeuse néerlandophone Anna Borodikhina. 

Au cœur de la création musicale, le Festival propose par ailleurs un concert de musique sacrée dans l’acoustique majestueuse de l’Église Notre-Dame au Sablon. Les solistes Clara Inglese (soprano), Julie Bailly (mezzo), Maxime Jermann (ténor), Leander Carlier (baryton) et Etesiane Orchestra, dirigé par Gabriel Hollander, interprètent les « Missa brevis » de Haydn et Mozart. À côté de ces grands classiques, une nouvelle messe brève écrite pour l’occasion par Adrien Tsilogiannis est présentée en première mondiale et témoigne de l’intérêt toujours renouvelé pour la création musicale au cœur d’un patrimoine intemporel.

L'excellence musicale et l'éducation artistique

Outre la mise en valeur de la musique vocale, de la littérature, d'auteurs et de musiciens renommés, le festival s'engage également à offrir aux jeunes talents émergents l'opportunité de partager leur passion avec le public. Le Collegium Musicum du Conservatoire royal de Bruxelles, dirigé par Bernard Woltèche, s’illustre chaque année lors d’un concert très attendu du public, en interprétant un répertoire baroque. Caractérisée par sa richesse et son élégance, la musique ancienne résonne, par la générosité des jeunes musiciens, en parfaite harmonie avec l’atmosphère de Notre-Dame au Sablon. Cette collaboration entre le festival et le Collegium Musicum reflète l'engagement continu de Lettres en Voix envers l'excellence musicale et l'éducation artistique, grâce à la création d’une synergie importante pour les futurs professionnels de la scène musicale belge et internationale.

À ce concert des étudiants du Conservatoire royal de Bruxelles s’ajoute une prestation publique des élèves de l’Atelier Lettres en Voix qui présenteront les fruits de leur évolution vocale guidée par Clara Inglese au sein du programme de coachings et formations de l’Association Lettres en Voix.

La diversité des voix

Le concert de clôture de cette édition présente une nouveauté avec le chœur des enfants de La Monnaie, placé sous la direction de Benoît Giaux et accompagné au piano par Julie Delbart, dans un programme dédié au compositeur belge Jean Absil. À ces jeunes voix, celles des chanteuses Élise Gäbele, Aveline Monnoyer, Clara Inglese, toutes trois membres des Musiciens du Sablon, et du chanteur Benoît Giaux, se joindront dans un répertoire de mélodies françaises en hommage à la soprano belge de renommée internationale, Jodie Devos, disparue prématurément en juin de cette année 2024, et dont la brillante carrière fera à jamais la fierté et l’émotion de notre nation. 

 

La vision poétique

Cerise sur le gâteau, cette édition du festival organise deux événements littéraires animés par Estelle Mathey à l’Atelier Lettres en Voix : un atelier d’écriture et voix, qui fera l’objet de l’enregistrement d’un épisode du Podcast La Vocalité, ainsi qu’une séance de bibliothérapie. Ces activités ajoutent une dimension exceptionnelle à la programmation du festival, en permettant aux participant.e.s de vivre des moments précieux d’introspection, de créativité et de connexion à soi et aux autres.

 

Tisser un lien direct entre les créateurs et les publics, et permettre par là un dialogue enrichissant et une exploration plus approfondie de la poésie, telle est la volonté du festival derrière ces initiatives qui soulignent une fois de plus l’interaction entre différentes formes d’expression artistique. 

bottom of page